• Je crois que... Je t'aime

    Cette Fanfiction appartien à Creamly d'Amour Sucré

    Je crois que... Je t'aime

    La vie s’apprécie par contraste. Du moins c’est ce que je pense. On aime le beau temps parce qu’il y a la pluie, on apprécie d’autant plus les vacances car l’école est là. On apprécie la chaleur de l’été quand on a passé un hiver rude et glacial.

    Et bien,  pour l’amour c’est pareil. Ne dit-on pas que la haine est ce qu’il y a de plus proche à l’amour ? Je sais que la vie n’est jamais rose, ou bien noire, mais un subtil mélange des deux. Suis-je trop loin de la réalité ?  Je l’ignorais jusqu’au jour où je t’es rencontré. Moi qui n’étais jamais tombée amoureuse, qui ne connaissais rien encore de la vie, tu es entré en moi et tu as tout pris. Tu as débarqué dans ma petite vie insignifiante comme un boulet de canon, et tu m’as appris tellement de sentiment dont j’ignorais encore le sens : l’amour, la joie, le désir, mais aussi la jalousie, la peur, la souffrance. Toujours des contrastes, des contrastes qui nous font vivre aujourd’hui, qui nous ont tant de fois séparés, mais aussi rassemblés.

    Et je sais, que tu penses comme moi. N’est-ce pas ? Castiel ?


    Chapitres: 57 (en cours) 

    Auteur: Creamly

    Couple: Castiel x Creamly [OC] (from Amour Sucré)

    Lien Original: http://www.amoursucre.com/forum/t21841,1-castiel-je-crois-que-je-t-aime.htm

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    C’était un jour comme les autres. Une autre rentrée qui devait se faire comme les autres. Sauf que voilà, je me retrouve dans un nouveau lycée. J’avais une passion qui me caractérisait plus que les autres, et c’est grâce ou à cause d’elle, que je me retrouve dans cette nouvelle ville, dans ce nouveau lycée. Le japonais avait toujours fait partie de ma vie. Depuis l’âge de 12 ans, je me passionnais pour cette langue, ce pays, ses coutumes ! Que de rêves j’avais en tête, que d’horizons se présentaient à moi. Mais pour l’instant, je me sentais perdue, et seule, devant la grille de ce lycée où je voyais les élèves aller et venir dans la grande cour. Plutôt sympa d’ailleurs, pensais-je. La cour était bien plus grande que celle de mon ancienne école. Une allée en pierre se divisait en plusieurs chemins comme pour la faire visiter; de l’herbe recouvrait le parterre et dansait légèrement sous le souffle du vent. Soudain, une bourrasque fit voler mes cheveux bruns dans mes yeux, je fu prise de surprise et lâchais ma feuille d’orientation.  

    « Oh non ! C’est pas vrai ça ! » m’écriais-je.

    Je me mis à courir après ma feuille qui volait de plus belle, me narguant et me faisant faire un marathon dans la cour de l’école !

    « Hé ! Ambre regarde ça ! » apostropha une fille d’origine asiatique. 

    Elle avait des cheveux noirs de jais mi longs qui étaient lisses, et brillaient sous le soleil, flottants au gré du vent. Elle était habillée d’un haut style chinois et d’un pantalon noir assorti à la couleur de ses cheveux. Ses yeux, d’un noir profond, me suivaient en ricanant.

    « C’est qui celle-là ? » ajouta une autre fille se rapprochant de sa copine nommée Ambre. 

    « Je ne l’ai jamais vue dans le lycée… Une nouvelle peut-être ? 
    En tout cas, quel laideron ! »
     riait-elle à gorge déployée, une main sur sa bouche. 


    Cette très jolie fille ne semblait pas très amicale à mon égard. Elle avait de magnifiques cheveux dorés qui ondulaient légèrement avec des reflets brillants. Elle me regardait de ses yeux couleur aigue-marine, qui auraient pu faire tomber n’importe quel garçon sous son charme. Son style faisait un peu penser à celui d’un mannequin; son haut décolleté beige épousait la forme de son buste, et son pantalon moulait parfaitement ses jambes fines et longues. Enfin, par dessus ce même pantalon, elle portait une paire de bottes noires à talons aiguilles. Elle fit virevolter ses cheveux en se retournant, se déhancha et appela ces copines.

    « Allez les filles on y va ! On n’a pas que ça à faire ! » dit-elle exaspérée par le spectacle qu’elle venait de voir. 

    Ah oui ! Je ne vous ai pas encore parlé de la troisième donzelle qui suivait Ambre comme un chien à sa maîtresse. Et bien, elle avait un regard sévère accentué par le piercing qu’elle portait à l’arcade droite. Ses cheveux châtains  clairs étaient coiffés en queue de cheval, découvrant sa nuque et les grosses créoles en or qu’elle portait. Habillée d’un vert sapin foncé et d’un marron bois de bon goût, faisant un joli contraste avec sa chevelure clair et joliment arrangée.
    Pour tout vous dire, je n’avais pas du tout fait attention à ces trois pimbêches qui me dévisageaient dans ma course effrénée contre ma feuille. Je continuais de courir après cette satanée feuille, les yeux rivés vers le sol. Quand je vis ma feuille se prendre dans les jambes de quelqu’un. Je relevais les yeux rapidement, heureuse d’arrêter mon 200 mètres. J’observais le jeune garçon qui se baissa pour ramasser ma feuille, et la retourner deux fois.

    « Pardon, c’est ma feuille… »

    Je n’eu pas le temps de finir ma phrase qu’il leva vers moi ses yeux cendre et me regarda des pieds à la tête.  Je me sentis super gênée de cette attitude ! J’avais quelque chose sur le visage ? J’étais habillée comme une guenon ou quoi ? Il était adossé sur un arbre, une main dans la poche de son pantalon noir comme la nuit, avec une chaine en argent accrochée sur le côté. Il portait une veste noire également, qui lui donnait un look de motard qui lui allait bien, avec un tee-shirt rouge en dessous et… Tiens ? Ce logo me dit quelque chose…  Puis remontant le regard sur son visage, je vis ces traits un peu sévères que se donnent les racailles en général; ses cheveux rouges feu étaient un peu plus longs que les coupes de garçons que j’avais connu jusqu’à  présent, et cela me plaisait bien. Comme je voyais qu’il ne bougeait toujours pas, je me risquais à l’approcher.

    « Tu veux bien me rendre ma feuille s’il-te-plaît ? »

    Je tendais la main vers lui, cependant il me regarda d’un air moqueur et lança :

    « Pourquoi ? Ce que je trouve je garde. Tu l’as laissé tomber c’est ton problème. 
    Ca me fera un super brouillon.»


    « Attends… Tu plaisantes là ? » ajoutais-je en me rapprochant pour essayer de lui reprendre ma feuille. 

    Il leva son bras pour m’empêcher de l’attraper ! Il faut dire que de plus près il était grand; peut-être 1m80 ou plus, et même avec mon 1m 70 je ne pu récupérer ma feuille. 

    « Mais allez ! Sans déconner rends-moi ça ! C’est ma feuille d’orientation !
    J’en ai besoin pour finir mon inscription ici ! Allez quoi ! »


    « Ton inscription ? » s’étonna t-il.

    « Je me disais bien que ta tête me revenait pas. T’es nouvelle alors… » continua t-il.

    « Oui ! Et t’es en train de foutre mon premier jour de cours en l’air avec tes conneries là ! Rends-moi ça immédiatement ! »

    Je commençais à perdre mon sang froid. Il tenait toujours ma feuille dans sa main, et moi j’avais rendez-vous avec le délégué principal pour finaliser mon entrée ici. Le stress montait, montait, pendant que lui se foutait tranquillement de moi et haussait le ton :

    « Surveille ton langage avec moi fillette. 
    J’aime pas beaucoup qu’on me donne des ordres ! » 


    « Monsieur se la joue rebelle ! Mais je suis sûre que tu aboies plus que tu ne mords ! »lançais-je agacé par son comportement, sans vraiment faire attention à ce que je disais. 

    Il faut dire aussi que mon calme légendaire avait faillit face à lui. Mais pourquoi ? C’est vrai tiens… Je suis toujours d’humeur joyeuse, agréable et patiente. Mais avec lui ça ne passait pas. Je le vis froncer les sourcils et se faire plus menaçant.

    « Répètes un peu pour voir ?! »

    « Euh… »

    Sa voix m’avait frappé au visage comme un boulet de canon. Je sentis mon cœur battre à toute allure ; j’avais compris que j’avais dit un mot de trop. Il s’avança vers moi rapidement. Je pris peur et voulu reculer, mais mes pieds s’emmêlèrent, je trébuchais et me retrouvais par terre les fesses dans l’herbe. Je le vis jeter ma feuille. Je crus que le moment était bien choisit pour la reprendre et m’en aller vite fait, mais il se plaça devant moi, me prit les deux bras qu’il serra de ses mains, et me plaqua au sol. 

    « Aïe… Tu me fais mal ! Lâche-moi ! »  chouinais-je. 

    Mais lui, complètement insensible à ma demande, me regardait de ses yeux de braise auxquels j’avais accidentellement allumé un feu :

    « Tu ferais mieux de ne pas trop me chercher. 
    Où tu vas finir par vraiment te faire mordre ! »


    Son visage était proche du mien, je pouvais sentir son souffle sur mon visage ; je le regardais les sourcils froncés sans dire un mot. Je ne peux pas me laisser faire, non je ne peux pas ! C’est mon premier jour et il a fallut que je tombe sur lui ! Merde quoi ! Je me décidais à lui lancer une phrase :

    « C’est bon ? T’as fait ton mâle dominant t’es content ? Tu me lâches maintenant ?! »m’exclamais-je. 

    Je vis la fureur redoubler dans ses yeux, il resserra son étreinte sur mes bras.

    « Aïe… ! »

    « Tu… ! »

    « Ca suffit Castiel ! Lâche-là ou je te  fais virer pour agression envers un élève ! »

    Je tournais ma tête pour essayer de voir qui venait de parler. Sa voix était douce et mielleuse. Je vis alors approcher à grand pas, un jeune homme aux cheveux or habillé d’une chemise blanche, faisant ressortir ces beaux yeux couleur miel. Castiel lâcha prise et se releva pour faire face à ce garçon.

    « Casse-toi Nathaniel ! J’aime pas quand tu te mêles de mes affaires ! » dit-il en saisissant le col de la chemise à Nathaniel.

    Celui-ci le regarda d’un air indifférent et ajouta  en tournant sa jolie tête blonde vers moi:

    « J’espère que tu n’as rien Creamly. Je t’attendais dans la salle des délégués mais comme tu tardais à venir, je suis parti te chercher. Castiel, cette brute à l’instinct animal peut être très violent parfois, ne l’approche plus à l’avenir. » 

    « Ta gueule ! » cria Castiel. 

    Je sentis qu’il allait frapper Nathaniel alors je voulu me lever en toute hâte, mais à peine debout je retombais sur mes genoux en gémissant.

    « Aaah… »

    Castiel et Nathaniel me regardèrent frotter ma cheville. Nathaniel écarta alors le bras de Castiel qui avait légèrement lâché le col de sa chemise, pour se précipiter vers moi.

    « Qu’est-ce que tu as ? »

    « Rien, rien du tout ça va ! » répondis-je tout en caressant ma cheville foulée.

    J’ai dû me blesser en tombant tout à l’heure, pensais-je. Quelle plaie ! Soudain le regard de Nathaniel s’assombrit et il rétorqua d’une voix pleine de colère :

    « C’est Castiel qui t’a fait ça ?! »

    Instinctivement, je levais mes yeux vers Castiel qui me regardait légèrement perturbé. Il allait ouvrir la bouche quand je coupais court à la discussion qui allait se faire:

    « Non ! Non, c’est rien. J’ai trébuché comme une idiote et j’ai du me la fouler en tombant. C’est rien ! Regarde, je peux très bien march… »

    Ma voix avait beau être pleine d’enthousiasme et de confiance pour tenter de faire passer la pilule à tout  le monde, ma cheville avait à peine touché le sol que je me sentis tomber en avant, et me raccrochais maladroitement à Nathaniel qui me retenu dans ses bras.

    « C’est vrai ce mensonge ? » dit-il en tournant les yeux vers Castiel.

    « C… Castiel n’y est pour rien je te dis ! » balbutiais-je avant de rajouter :

    « On ne devrait pas s’occuper de mon dossier plutôt ? 
    C’est bien toi le délégué principal ?» 


    Cette phrase fit comme un déclic dans la tête de Nathaniel.

    « Mon Dieu c’est vrai ! » s’exclama t-il. 

    « Viens, appuis toi sur moi, on y va. » 

    Il me prit par la taille avec beaucoup de douceur. Je sentis mon cœur s’accélérer et mes joues s’enflammer légèrement. On commença à avancer en direction de Castiel resté muet comme une carpe. Il vit alors mon papier qui avait volé de nouveau à ses pieds, le ramassa, mais Nathaniel le lui arracha des mains sans même lui laisser le temps de me le donner. Il fusilla Castiel du regard et m’entraîna vers l’école. Je tournais la tête et vis que Castiel nous regardait toujours, pour ensuite lâcher un « Tsss ! », passer une main dans ses beaux cheveux rouges, et partir dans l’autre sens. Je n’aurais peut-être pas dû m’énerver comme ça… A la base c’est ma faute si j’avais perdu mon papier… Il sera toujours temps de s’excuser plus tard, songeais-je. Nathaniel me porta presque dans la salle des délégués pour ensuite m’asseoir sur une chaise. 

    « Attends-moi là, j’en ai pour deux secondes. » me dit-il gentiment. 

    Je le vis alors se diriger vers les étagères de la salle et fouiller dans les tiroirs. J’en profitais pour observer autour de moi. C’était une petite salle avec des tables installées en un ovale pour permettre à tous ceux qui s’assiéraient de voir les autres. Il y avait un frigo, une cafetière; la fenêtre était entre ouverte pour laisser entrer l’air frais. J’entendis Nathaniel refermer le tiroir et venir vers moi. Il s’accroupit à mes pieds et commença à enlever ma sandale.

    « Attends ! Qu’est-ce que tu fais ?! » 

    « On peut pas laisser ça comme ça. Je vais te mettre de la crème et un bandage… »

    « Je peux le faire moi-même… Ne te donne pas cette peine ! »

    Mais sans m’écouter il posa mon pied sur son genou et ouvrit le tube de crème.

    « Nathaniel !! » hurlais-je. 

    Il me regarda avec de grands yeux, comme s’il ne comprenait pas ma réaction.

    « Oh…pardon… tu es le délégué principal et je me mets à te parler comme ça… 
    Je suis désolée. »


    Je portais ma main à ma bouche. Décidément, ce n’était pas mon jour… Je me brouille avec ce Castiel, et maintenant avec Nathaniel. Non mais qu’elle conne ! Je détournais les yeux et décidais de ne plus rien dire jusqu’à ce qu’il m’adresse la parole.

    « Détends-toi voyons. Je suis peut-être le délégué, 
    mais je reste un élève normal de ton âge. »
     dit-il en souriant. 


    Et il apposa la crème en massant doucement ma cheville. Je le regardais faire, sans rien dire jusqu’à ce qu’il ait finit.

    « Voilà. Essaie de ne pas trop faire d’acrobaties jusqu’à demain. »

    « Oui merci. » répondais-je en reposant mon pied au sol.

    « Bien parlons sérieusement. Tu ne pourras pas t’inscrire dans cette école Creamly. » 
    dit-il d’un ton grave qui me fit sursauter.

    « Hein ? Quoi ? » 

    Je paniquais. Je ne comprenais pas pourquoi.

    « Hahaha ! Je rigole voyons ! » reprit-il.

    Il se mit à rire légèrement car il ne voulait pas me vexer. Je le regardais avec des yeux indignés par sa mauvaise blague.

    « Le clown que tu as mangé ne devait pas être très doué! Tu m’as fait peur ! »

    « Haha… Pardon, mais je voulais t’arracher un sourire. J’ai raté mon entreprise on dirait. Je retenterai ma chance une autre fois ! » 

    Je lui fis un petit sourire en coin qui sembla le satisfaire.

    « Tiens voilà ton dossier. Il manque quelques petites choses. 
    Une photo d’identité et les 25$ de frais de dossier. »


    Je le fixais avec des yeux interrogateurs.

    « C’est encore une blague c’est ça ? »

    « Ah là non, je suis sérieux »

    « J’ai tout préparé moi-même ! Tu es sûr ? » lui dis-je en prenant le dossier pour vérifier. 

    Je vis en effet en feuilletant le tout qu’il manquait ces deux choses. Je pris ma tête dans ma main et pestais :

    « Punaise… J’en rate pas une, moi ! »

    « Allons ce n’est pas si grave. Tu as ça sur toi ? »

    « Oui je crois. Je peux te faire un chèque pour les frais ? »

    « Oui aucun problème. »

    Je fouillais dans mon sac. Vous connaissez le sac d’une fille ? Une chatten’y retrouverait pas ses petits ! Et même si j’essayais de le garder le plus en ordre possible, tout se mettait sans-dessus dessous, comme si un lutin farceur était passé par là. Je trouvais enfin une photo dans mon portefeuille. J’en gardais toujours sur moi au cas où. Je lui fis le chèque. Il me regardait écrire et je sentais son regard sur moi, et cela me déstabilisais un peu. Il faut dire qu’il était très beau garçon, comme Castiel… Hein ? Non mais pourquoi je pense à ce gars ? Je secouais ma tête pour évacuer l’image de Castiel dans mon esprit.  Je lui tendis alors le chèque.

    « Voilà c’est fait ! » dis-je.

    « Merci. » 

    Il remit le tout dans mon dossier quand on entendit toquer à la porte. Une veille dame avec un air doux vêtue d’une tenue rose pâle, de petites lunettes en lune,  entra dans la pièce.

    « Ha ! Nathaniel, je vois que la nouvelle élève est arrivée. » dit-elle.

    « En effet Madame la directrice. Voici Creamly. Elle vient tout juste de finir son dossier. »

    La directrice ? Mon Dieu ! Je me levais en hâte appuyé sur ma jambe droite, car la gauche n’était pas encore prête à faire un pas. 

    « Bonjour Madame ! Merci de m’avoir permis de venir dans votre lycée. Tenez, voici mon dossier. J’espère que vous serez satisfaite de moi. »

    Je me devais de lui parler ainsi. C’est grâce à cette dame que j’avais pu venir ici. Elle avait répondu à mon appel, et m’avait fait passer un test par le biais de mon ancienne école en japonais, pour voir si mon niveau était satisfaisant. Et puis, elle avait été très gentille avec moi au téléphone; j’avoue qu’elle ressemblait à l’idée que je m’en faisais. Elle prit mon dossier, et ajouta :

    « Il n’y avait aucune raison pour que je refuse une élève aussi douée ! »

    Je me sentis gênée.

    « Pardonnez-moi, mais de quel sujet parlez-vous ? » interrogea Nathaniel.

    « Voyez-vous, cette jeune fille a demandé à venir dans notre merveilleuse école Sweet Amoris pour y étudier le japonais. 
    Je lui ai fait passer un test, et elle a fait un sans faute ! »


    Nathaniel me regarda avec des yeux émerveillés :

    « Le japonais ? Oui c’est vrai que nous proposons cette langue ici pour la faire connaître. Je suis impressionné Creamly ! »

    « Oh il ne faut pas ! J’ai encore beaucoup de chose à apprendre ! »

    « Et elle est modeste en plus. Quelle charmante petite. » ajouta la Directrice, lorsque la cloche de l’école se mit à sonner. 

    « Il est l’heure d’aller en cours jeune gens ! » dit-elle en sortant de la salle des délégués. 

    Je me préparais à sortir quand Nathaniel m’apostropha :

    « A bientôt alors ! »

    « Oui ! Merci encore ! »


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    Je sortis en hâte pour rejoindre ma classe qui se trouvait au second étage. Je grimpais les escaliers deux à deux et cherchais ma salle de français. La 103… la 103… pensais-je en scrutant du regard les salles sur ma droite et ma gauche. Puis je la trouvais enfin un peu plus  loin, je toquais et rentrais dans la salle. 

    « Bonjour Monsieur. Je suis désolée pour mon retard, j’étais avec la Directrice. »m’excusais-je essoufflée.

    « Ce n’est rien. Vous êtes Creamly c’est ça ? Nathaniel m’a parlé de vous, entrez et asseyez-vous. » me dit-il en me montrant la classe de la main. 

    Je sentis tous les regards sur moi, on me reluquait de haut en bas, et le mot est léger. Je baissais la tête, et allais m’assoir au fond de la salle car les autres places devant étaient prises. Je sortis mes affaires, prête à travailler, quand la porte s’ouvrait en grand, et j’entendis le professeur s’exclamer :

    « Oh ! Monsieur Castiel nous fait l’honneur de sa présence aujourd’hui ! » 

    Castiel ?! Oh non j’ai juste mal entendu ! 

    « Allez-vous assoir à côté de la nouvelle et plus vite que ça ! Elle aura peut-être une bonne influence sur votre comportement immature ! » s’indigna le Professeur. 

    Je levais les yeux, et vis Castiel qui le fusilla du regard, se diriger vers le fond de la salle et jeter son sac sur la table où je me trouvais.

    « Hé ! Fais gaffe un peu ! » hurlais-je. 

    Les autres s’étaient retournés vers nous, Castiel toujours debout à me fixer d’un air énervé. La fille devant moi se tourna vers sa copine :

    « T’as vu ça ?! Elle est folle ! Il va pas la louper ! »

    Mais à la grande surprise de tout le monde, il s’assit à côté de moi sans rien dire,  s’accouda à la chaise, appuya son genou sur la table et regarda devant lui.  Le cours commença sans plus de tergiversations. Je suivais du mieux que je pouvais, car avoir Castiel à côté de moi me perturbait énormément. Je sentais bien qu’il me regardait de temps en temps, et quand je levais les yeux vers lui, il les détournait aussitôt  plus vite que l’éclair. Le Professeur donna les devoirs à faire pour la semaine prochaine, et la cloche sonna. Castiel attrapa son sac et sortit de cours comme une furie. Je le regardais sortir avec un nœud au ventre. Il a fallut que je me frite avec un garçon de ma classe…, soupirais-je en rangeant mes affaires.

    « Salut Creamly ! »

    Je levais les yeux et vis une jolie rousse coiffée d’une belle natte qui pendait sur son épaule gauche, et qui s’appuyait sur mon bureau. Ces yeux verts émeraude me regardaient d’un air joyeux. Elle avait l’air très amicale, aussi n’hésitais-je pas à répondre à sa salutation :

    « Salut ! Tu connais mon nom mais j’ignore le tien. Hum… ? »

    « Iris ! Je m’appelle Iris ! Dis, tu fais quoi là ? On a une heure de trou alors je me disais qu’on pourrait faire connaissance ? »

    « Oui pourquoi pas. Iris c’est super jolie comme nom ! »

    « Merci ! J’aime bien Creamly aussi ! C’est bien trouvé ! »

    « Hahaha ! »

    Nous sortîmes ensemble en rigolant joyeusement. Voilà enfin ma bonne humeur qui revint. Mais cela n’allait pas durer, car je n’avais pas remarqué le regard noir d’Ambre dans mon dos. Je ne l’avais pas vu en entrant dans la salle de classe. Soit c’était parce que j’avais baissé la tête, ou bien que je la prenais pour un élément du décor tellement elle était maquillée ! Iris me tenait le bras, et me questionnait pleine d’enthousiasme :

    « Alors, tu as des frères, des sœurs ? Comment est ta maison ? Tu as des animaux ? Et… »

    « Woah woah ! Doucement ! Une seule question à la fois Iris ! » ricanais-je en me tournant vers elle.

    « Oh excuses-moi ! Mais nous avons si rarement de nouveaux élèves alors… »

    « Je suis la nouvelle attraction c’est ça ? »

    « C’est un peu péjoratif, mais en quelque sorte oui ! » riait-elle en s’asseyant sur un banc non loin après m’avoir lâché le bras.

    Elle posa son sac à terre et me fit signe de m’asseoir. Je vins me placer à côté d’elle, et nous commençâmes à nous poser des questions mutuellement. Nous rigolâmes comme ce n’était pas permis ! Ca me mettait du baume au cœur. Puis je mis la tête en arrière pour voir un peu la cour, et je vis Castiel non loin de là, qui regardait dans notre direction. Je me retournais subitement et fis sursauter Iris qui se retourna également en me disant :

    « Qu’est-ce qu’il y a Creamly ?! » 

    Elle aperçu alors Castiel au loin, qui disparut derrière un mur du lycée.

    « C’est Castiel qui te fais réagir ainsi ? » 

    Je me rassis sur le banc et regardais droit devant moi. 

    « Dis-moi Iris… »

    « Oui ? »

    « Tu connais un peu Castiel ? On a eu un accrochage tout à l’heure et… »

    « Tu parles du cours de français ? Haha ! T’as eu un sacré culot de lui répondre comme ça ! Mais bon, évite à l’avenir. Il n’est pas commode. »

    « Je ne parlais pas vraiment de « cet » accrochage là mais… Il est violent ? »questionnais-je.

    « Ca lui arrive. Mais pas trop avec les filles, il se contente de les repousser ou d’hausser le ton. En général ça suffit. » 

    Elle voyait que je ne répondais pas.

    « Creamly ça va ? » s'empressa t-elle de demander.

    « Putain, ça m’énerve qu’on se soit pris la tête ! Pour rien en plus ! On est dans la même classe ! Je voulais me faire toute petite et passer une année tranquille, bosser pour mon université. Passer des bons moments quoi ! Merde ! »

    « Creamly… » 

    Elle posa sa main sur mon épaule avant de poursuivre: 

    « Tu sais, faut pas trop t’en faire pour Castiel. Ca lui passera. Et puis, si tu veux mon avis ce n’est pas vraiment de Castiel dont tu devrais te méfier… »

    « Quoi ? »

    « Ambre… Elle en fait souvent baver aux filles du lycée, et je pense que comme tu es nouvelle, elle risque de s’en prendre à toi. »

    « Qu’elle vienne ! Je suis de bonne humeur là ! » m'exclamais-je.

    « Ha ! Allez viens on va boire un coup à la cafet’ »

    Elle me prit de nouveau le bras, et me sourit. Ma bonne humeur revint comme si elle savait comment redonner de la joie alors que ma tête bourdonnait. Elle me fit visiter rapidement la cour pendant qu’on marchait vers la cafétéria. Le lycée était très grand, répartit sur trois étages. Les murs étaient d’un vieux gris qui ternissait un peu le ciel dans lequel les toits venaient se perdre. Mais la cour était très belle, la verdure était maîtresse d’elle, et les fleurs parsemaient quelques recoins oubliés, redonnant de la couleur là où il fallait. Nous entrâmes dans une pièce agitée de discussions et de rires; des élèves étaient attablés en groupe, d’autres faisaient la queue pour se commander une boisson ou encore un truc à grignoter. Iris me dit d’attendre ici pendant qu’elle cherchait un endroit où s’asseoir. Elle était serviable et attentionnée,  j'étais heureuse qu’elle soit venue vers moi. Je regardais dans la cafet’, je cherchais à voir si je ne voyais pas Castiel, car si c’était le cas, je préférerais sortir. Pu… !!!!! Raaaah ! Je déteste ça ! Me sentir obliger de l’éviter comme ça ! Ca ne me ressemble pas ! Depuis quand la présence de quelqu’un devait m’empêcher de faire ce que je voulais ? Je finis de jeter un rapide coup d’œil, et poussais un soupir de soulagement, quand je sentis quelqu’un derrière moi :

    « Tu me cherches peut-être ? »

    Je fis un bond qui aurait valût une médaille d’or au saut en hauteur aux Jeux Olympique. Il était là, me toisant de haut, son regard de cendre me transperçant au plus profond. J’en perdis la voix et déglutis péniblement. 

    « Viens. On a des trucs à s’dire.» dit-il avec un sourire en coin qui aurait pu effrayer un enfant de 8 ans. 

    Il me prit le bras et m’entraîna dehors avec force. J’en fis tomber mon sac dans l’entrée de la cafétéria. 

    « Mais lâche-moi ! Castiel ! Tu me fais mal ! T’es toujours aussi galant avec les filles ?! »

    Il ne disait rien, et continuait de m’entraîner je ne sais où. 

    « Iris va s’inquiéter si elle ne me voit pas ! Je dois y retourner ! » 

    Il se retourna brusquement vers moi :

    « Qu’est-ce qu’tu veux que ça m’foute ?! » s’énerva t-il.

    Je le regardais de mes yeux apeurés; il n’en démordit pas et me tira de plus belle. Iris revenait de son expédition « de la table libre », toute contente d’avoir trouvé une place :

    « Creamly ! Viens, y a une tab… » 

    Elle se retrouva bête devant l’entrée, et me cherchait du regard: 

    « Creamly… ? » 

    Elle courut vers la porte et shoota dans mon sac par maladresse. Elle le ramassa rapidement.

    « Mais pourquoi elle est partit sans son sac ? » 

    Soudain elle sursauta : 

    « C’est un coup d’Ambre ?! » 

    Elle courut vers la cour.

    Castiel continuait de me tirer avec force quand nous arrivâmes dans l’arrière du lycée, à l’abri des regards. Il s’approcha du mur et me jeta dessus. Je sentis mon épaule parcourue de décharges électriques suite au choc. 

    « On aura pas de gêneurs. » dit-il d’une voix sombre. 

    Je pris mon épaule dans la main et le regardais, planté devant moi, les mains dans les poches, pensant probablement à ce qu’il allait me faire. Je voulais calmer l’histoire, je ne voulais pas d’ennui, je devais reprendre mon calme. Je fermais les yeux. Calme-toi, calme-toi… pensais-je. Mais ce fût plus fort que moi :

    « Et qu’est-ce que tu veux me faire ? Une fille te tient tête, et ta virilité en prends un coup c’est ça ?! » 

    Je repris mes esprits. Mon Dieu ! Mais qu’est-ce que je viens de dire ! Je le vis se précipiter sur moi et plaquer ses mains contre le mur d’une telle force que je cru que le mur allait s’effondrer, que le monde allait s’écrouler et que j’allais m’écrouler avec lui. Je le vis si proche de moi que j’en oubliais comment il fallait faire pour respirer. Il était tellement furieux, je le sentais, je le voyais dans son regard. Je voulais m’échapper, m’en aller, fuir; mais il était là, avec ses bras qui contre le mur ne me donnait pas d’autre choix que de rester bloquée, à espérer qu’il se calme et me laisse. Il me prit le visage dans sa main droite, et me lança :

    « T’as vraiment envie que je te morde pour me chercher comme ça ! »

    «… »

    « Tu dis plus rien ?! Je te fais peur fillette ? Crois pas que je vais m’arrêter là ! Tu m’as trop fait chier aujourd’hui ! » 

    Il rapprocha mon visage du sien.

    « J’vais te bouffer t’entends ?! » 

    « ...T’attends quoi alors ? Vas-y ! Je sais bien que tu n’es pas aussi rustre que tu le fais croire ! »

    « Non mais ça va pas bien dans ta tête ! »

    Je relevais les yeux et continuais de le regarder, en le défiant du regard. Il lâcha mon visage pour reposer sa main contre le mur. Il soupira :

    « Pourquoi… »

    « Hein ? »

    « Pourquoi t’es comme ça avec moi bordel ?!! »

    « Hé ! Tu manques pas de culot toi ! C’est à moi de dire ça ! Je suis arrivé depuis à peine 3h et je suis déjà ton souffre douleur ! » lui disais-je d’un ton révolté. 

    « Tu me laisses maintenant ?! J’ai pas que ça à faire ! » repris-je.

    Je ne savais pas ce qui me poussait à vouloir lui tenir tête comme ça. Mais ce qui était sûr, c’était que je ne voulais pas passer mon année à le fuir, et à baisser la tête. Non ! Très peu pour moi !

    « Non. » lanca t-il. 

    Je le fixais à nouveau. 

    « Et tu comptes me garder ici ? »

    « P’être. »

    « On finira par nous trouver ! »

    « J’en doute. »

    Je commençais à sérieusement m’inquiéter. Et si on ne nous trouvait pas ? Qui sait ce qui lui passerait par la tête pendant ce temps !

    « Tu… ! » 

    Il plaqua sa main contre ma bouche.

    « Ferme-la ! » 

    Et il se rapprocha de moi dangereusement. Il retira sa main et je sentis ses lèvres effleurer les miennes.

    « A…attends… tu me fais quoi là ? » paniquais-je.

    « Boucle-là et ouvre la bouche ! »

    Je détournais le visage rapidement, et commençais à respirer avec difficulté. C’est quoi son problème franchement?!

    « Fais pas ta Sainte-Nitouche. Regarde-moi ! T’as jamais embrassé de mec ? C’est encore mieux ça tiens ! Je vais t’apprendre ! »

    « Me touche pas ! » hurlais-je.

    Il attrapa une poignée de mes cheveux pour tourner mon visage vers le sien. Je fermais les yeux, de peur de le voir faire. Je sentis ses lèvres m’effleurer de nouveau… puis plus rien. J’ouvris les yeux et le vit s’éloigner au loin faisant joujou avec quelque chose dans sa main. Je le regardais s'en aller, puis la rage me prenant le ventre comme jamais, j'hurlais:

    « Et t’es fier de toi là abruti ?!!! »

    Je n’avais jamais crié après quelqu’un de la sorte avant. Je n’aimais pas être en colère, crier, ce n’était pas dans ma nature. Mais alors lui… LUI !

    « Plutôt ouais. Tu me ficheras la paix comme ça. »

    « Tu rêves là !! Mais… t’as quoi dans la main ? » m’exclamais-je en voyant mon portable dans sa main, qu’il tenait triomphant.

    « Un petit cadeau de ta part pour me dédommager de tes conneries ! » souria t-il en partant avec mon portable.

    « Hé ! Attends une minute ! Rends-moi ça de suite ! » 

    Je commençais à lui courir après, et il se mit à détaler si vite dans la cours que je le perdis de vue. Je m’arrêtais, posais mes mains sur mes genoux, crachant mes poumons. J’étais douée en sport, et même en course, mais il m’avait devancée avec la vitesse de la lumière.  Le con !pensais-je en reprenant mon souffle. 

    « Comment je vais joindre mes parents maintenant ? » ajoutais-je en passant ma main sur mon visage, et sur mes lèvres. 

    Je devins alors rouge comme une pivoine et repensais à Castiel qui se trouvait sur le point de m’embrasser tout à l’heure. Ce n’était qu’un jeu pour lui et je le savais mais ça me triturait l’esprit. Je commençais à taper des pieds et à pester contre moi-même ! Castiel était adossé au mur un peu plus  loin et m’observait. Il se cacha complètement derrière celui-ci, et se mit à ricaner de tout son soûl. Il regarda alors mon portable pensif. Qu’est-ce que j’en fais maintenant ? Qu’est-ce qui m’a pris de lui prendre aussi ? … songea t-il. Il commença à fouiller dedans. Jeta un œil à mes messages, puis à mon répertoire. Puis il le referma et alla se promener dans la cour plus loin.

    « Pffff… quelle plaie… »

    Je sentis brusquement deux bras m’attraper par derrière et me serrer fort:

    « Creamly !!!! Mon Dieu mais t’étais où ?! »

    C’était Iris. Elle était paniquée. Elle me regarda de ses yeux émeraude qui reflétaient toute l’inquiétude qu’elle avait éprouvée durant ces instants.

    « C’est Ambre ?! Elle t’a fait quelque chose ?! Tu vas bien ?! » 

    « Du calme Iris. Pardonne-moi, je… je… » 

    Une excuse vite, une excuse ! pensais-je avec angoisse.

    « Je suis partie aux toilettes, mais comme je ne savais pas où c’était, je me suis perdue. Désolée, tout va bien. »

    Elle me regarda un peu de travers sentant le mensonge.

    « Tu es sûre ? » finit-elle par dire.

    « Oui. Merci de t’inquiéter. Allez viens, c’est moi qui te paies ce que tu veux à la cafet’ pour me faire pardonner ! » 

    Cette fois, ce fût moi qui lui pris le bras naturellement et l’entraînais vers la cafet’… du moins je crois… 

    « Ha ! Euh, ton sac tiens. Tu devais avoir une envie pressante pour le laisser par terre à la cafet’… » 

    Je lui repris des mains en la remerciant, et en changeant vite de sujet.


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    La journée allait toucher à sa fin, et Castiel n’était pas venu aux restes  des cours. Je ne pensais plus qu’à lui, et à mon portable surtout. Comment je vais le récupérer moi ?! Iris voyait bien que ça n’allait pas; la cloche sonna, et je ne l’entendis pas. Iris m’apostropha :

    « Creamly… Le cours est fini, tu viens ? »

    « Ah… euh… Oui j’arrive ! » 

    Je pris sans faire attention mon sac et sortis de la salle avec Iris qui m’emboita le pas. 

    « Mais qu’est-ce qui ne va pas ? » demanda t-elle.

    « Rien excuses-moi… Je dois aller à mon cours de japonais. »

    « De japonais ? Oh ! Je ne savais pas ! C’est cool ! Tu me dis deux mots ? »

    « Bon c’est bien pour te faire plaisir. 今日はアイリスが一緒にいてよかった。» (Kyô ha Iris ga issho ni ite yokatta.) disais-je le plus naturellement du monde. 

    « Ca veut dire : Heureusement que tu étais là avec moi aujourd’hui. » poursuivis-je.

    Je vis des étincelles dans ses yeux. 

    « Waouh ! Tu aurais pu me dire une insulte que j’aurais rien compris ! » ria t-elle.

    « Je suis contente aussi d’avoir été avec toi aujourd’hui. On se voit demain en Anglais alors ? »

    « Bien sûr. A demain. » 

    Je la suivis du regard jusqu’à la sortie, elle se retourna et me fit un signe de main avec un grand sourire, avant de disparaître dans la cour de l’école. Je montais les escaliers jusqu’au troisième étage. Enfin un cours qui devrait me détendre l’esprit, songeais-je en me dirigeant vers la salle au fond du couloir. Je rentrais dans la salle, et levais les yeux pour voir qu'elles étaient les personnes qui allaient être mes compagnons dans ce cours si peu commun aux autres. Il n’y avait pas beaucoup d’élève, une dizaine je pense… Hum, oui, c’est à peu près tout… 

    « C’est pas possible ça… » rouspétais-je en voyant Castiel assis sur une table près de la fenêtre, les pieds sur la table, jouant avec un portable. 

    Non, ce n’était pas le mien. Qu’en avait-il fait ? Jeté ? Vendu ? Je me dirigeais vers lui d’un pas sûr quand le Professeur entra dans la salle. C’était une japonaise, habillée à l’occidentale avec de petits yeux plissés, et des cheveux très courts noirs virant au gris.

    « Veuillez rejoindre vos places. Nous allons commencer le cours. » dit-elle d’un accent typiquement japonais qui me fit sourire. 

    Je m’assis vite à côté de Castiel, qui leva ses pieds de la table pour s’asseoir à peu près correctement. 

    « Rends-moi mon portable ! » chuchotais-je pendant que la prof faisait l’appel. 

    Il me regarda et s’approcha un peu :

    « Donne-moi un truc en échange et je te le rends. » 

    Il m'avait lancé cette phrasé naturellement, comme s’il avait l’habitude de faire ce genre de chantage.

    « Et puis quoi encore ?! » m'exclamais-je à voix basse.

    Il ricana et se recula à sa place posant son coude à la fenêtre.

    « Rends-le-moi ! » 

    Je commençais à fouiller dans les poches de son pantalon avec entrain.

    « Woah ! Woah ! Tu me fais quoi là ? » dit-il ricanant de plus belle et en attrapant mon poignet qui cherchait mon téléphone. 

    Il me tira à lui grâce à ma main qu’il tenait fermement:

    « T’en demandes plus ? Tu caches bien ton jeu Mademoiselle Sainte- Nitouche. »

    Je voulu lui rétorquer quelque chose quand j’entendis qu’on appelait mon nom.

    « Mademoiselle Aurion ! S’il-vous-plaît ! Plutôt que de discuter avec votre camarade, venez ici. » dit la japonaise en me regardant de ses petits yeux plissés.

    « O…oui ! Veuillez m’excusez Madame ! » 

    Castiel lâcha ma main et me chuchota à nouveau avec un sourire en coin:

    « On reprendra tout à l’heure. »

    Ne rien dire, ne rien dire… Je le regardais de haut et me dirigeais vers le devant de la classe. Je passais alors devant l’asiatique qui trainait avec Ambre. Elle me regarda passer sans rien dire.

    « Bien, Mademoiselle. Madame la Directrice m’a dit que vous étiez très douée en japonais, et c’est pour cela qu’elle vous a autorisée à venir dans notre lycée. »

    « Euh… Je… » 

    Pourquoi a-t-il fallu qu’elle en parle ?! Ce n’était qu’un test ! Je n’aime pas me faire remarquer !

    « Aujourd’hui nous allons étudier une chanson d’un groupe japonais. Voici les paroles Mademoiselle. » 

    Elle me tendit une feuille avec les paroles écrites en kanji et les furiganas à côté. (Furiganas: écriture en hiragana à côté des kanjis pour faciliter la lecture.)

    « Connaissez-vous cette chanson ? »

    Je lu les paroles…

    « Oui Madame. Il s’agit de « 永久のキズナ» ( Towa no kizuna : Le lien éternel) de DaisyXDaisy » répondis-je.

    « Bien. Pouvez-vous la chanter ? » questionna t-elle. 

    Je la regardais avec des grands yeux comme ceux d’un chat.

    « Je vous demande pardon ? »

    « Dans ce cours je fais en sorte de faire connaître toutes sortes de choses à mes élèves. La musique moderne japonaise en est une. Je souhaite mesurer vos compétences. Vous aimez cette chanteuse ? »

    « Oui, oui je l’aime bien… » balbutiais-je.

    « Vous connaissez cette chanson ? »

    « Oui je… »

    « Vous êtes capable de la chanter ? Ne vous inquiétez pas, vos camarades y passeront aussi après l’avoir étudié. Mais comme vous la connaissez, vous pouvez donner l’exemple. »

    « … »

    Je voyais Li, l’asiatique se moquer de moi, pendant que Castiel me regardait d’un air plus que moqueur. Non, ce n’était vraiment pas ma journée !

    « 分かりました。先生の言うとおりにします。» (Wakarimashita. Sensei no iu toori ni shimasu. Très bien. Je vais faire comme vous le dites Professeur.)  

    Tous les yeux se sont alors fixés sur moi, comme si j’avais parlé martiens. Madame Honda, d’un air satisfait s’approcha du poste pour mettre la musique en marche. Je sentis  mon cœur battre et la chaleur m’envahir. Qu’est-ce qui m’a pris d’accepter cette folie… ? J’adorais cette chanson, mais de là à la chanter devant tout le monde… Quand le son de la musique vint frapper mon oreille, je fermais les yeux… Et me laissais guider. Ils veulent avoir des raisons de se moquer ? Je vais leur fermer le clapet !

    " 君がくれた永久のキズナを   Kimi ga kureta towo no kizuna wo 
    Ce lien d’éternité que tu m’as donné

    思い出になんて出来るわけない Omoide nante dekiru wake nai 
    Je ne peux pas en faire un simple souvenir

    「優しさ」を君はくれたから  « Yasashisa » wo kimi ga kureta kara 
    Parce que tu m’as donné de la « gentillesse »

    「強さ」に気づけたんだ  « Tsuyosa » ni kizuketanda  
    Je me suis rendu compte de ce qu’était la « force »

    ありがとう » Arigatô
    Merci ! "


    Ca y est… Je chantais… Devant une dizaine de personnes. Et je m’en fichais ! Ils pouvaient se moquer de moi ça m’était bien égal ! Je chantais cette chanson que j’aime dans la langue qui me passionne plus que tout. Je continuais de chanter en regardant tous les élèves, je vis Li me regarder d’un air stupéfait, et Castiel, la tête appuyée à sa main droite, me regardait comme captivé. Ben tiens, il peut faire une autre tête quand il veut. 

    "勘違いした器用さ誇って Kanchigaishita kiyôsa hokotte
    Je suis fier des maladresses que j’ai commises

    優しさ知らぬまるで狼さ Yasashisa  shiranu marude ôkami sa 
    Ne connaissant pas la gentillesse tel un loup

    君が腕を掴んでくれた日が Kimi ga ude wo tsukande kureta hi ga 
    Le jour où tu as attrapé mon bras

    生きる意味を得た瞬間だった Ikiru imi wo eta shunkan datta 
    Ftu l’instant où je compris le sens de ma vie

    疑う選択肢ない仲間が Utagau sentakushinai nakama ga 
    Je doute, parce que des amis que je n’ai pas choisi

    ここにいるから Koko ni iru kara 
    Sont là pour moi

    君がくれた永久のキズナを Kimi ga kureta towa no kizuna wo 
    Ce lien éternel que tu m’as donné

    思い出になんて出来るわけない Omoide ni nante dekiru wake nai 
    Je ne peux pas en faire un simple souvenir

    厳しさを君がくれたから Kibishisa wo kimi ga kureta kara 
    Parce que tu m’as appris la sévérité

    「優しさ」の尊さ知った « Yasashisa » ni toutosa shitta 
    J’ai connu la noblesse de la « gentillesse »

    君がくれた永久のキズナを Kimi ga kureta towa no kizuna wo 
    Ce lien d’éternité que tu m’as donné

    思い出になんて出来るわけない Omoide ni nante dekiru wake nai 
    Je ne peux pas en faire un simple souvenir

    「優しさ」を君はくれたから  « Yasashisa » wo kimi ga kureta kara 
    Parce que tu m’as donné la « gentillesse » 

    「強さ」に気づけたんだ  « Tsuyosa » ni kizuketanda 
    Je me suis rendu compte de ce qu’était  la « force »

    ありがとう、ありがとう Arigatô, Arigatô 
    Merci, merci. »


    Je ne regardais même plus la feuille. Heureusement aussi que c’était la version courte ! La chanson terminée, Madame Honda frappa dans ses mains, suivi des autres élèves, sauf Li qui se remaquillait, et Castiel qui me lança un sourire en coin avec des yeux malicieux. 

    « すばらしい!!このクラスにこんなきれいな声久しぶりに聞きました!ありがとうございます。席に戻ってください 。 » (Subarashii ! Kono kurasu ni konna kirei na koe hisashiburi ni kikimashita ! Arigatô gozaimashita. Seki ni modotte kudasai. Merveilleux ! Cela faisait longtemps que je n’avais pas entendu une aussi jolie voix dans cette classe ! Merci beaucoup. Retournez à votre place.) 

    Je m’inclinais en réponse à mon professeur, et me dirigeais en silence à ma place quand une jeune fille me murmura :

    « T’as été super. Tu chantes très bien. » 

    Elle avait les cheveux violets  avec une tresse qui lui couronnait la tête. Elle était très jolie, avec des yeux parme qui me firent presque fondre de jalousie.

    « M…Merci. » répondis-je tout en regagnant ma place. 

    Castiel me regarda m’asseoir et ne cessa de me fixer. Je finis par lui lancer :

    « Si tu continues comme ça, je hurle tu entends ? » 

    « Pfff ! » soupira t-il avant de détourner le regard. 

    Je ne pouvais décidément pas être calme avec lui. La classe suivit son cour, et je remarquais que Castiel était plus doué en japonais qu’en délicatesse. Je m’en étonnais beaucoup, comme quoi, les apparences sont trompeuses. Ca devait d’être le seul cours où il était sérieux. 18h sonna ,alors que je croyais que seulement 10 min c’étaient écoulées.

    « これで以上です。また来週。さようなら。 » (Kore de ijô desu. Mata ashita. Sayônara. Ce sera tout pour aujourd’hui. A la semaine prochaine. Au revoir ) 

    Tout le monde salua le Professeur d’un «  Sayônara » et se leva de classe pour sortir dans le couloir. Je rangeais mes affaires, saluais Madame Honda en passant et sortis dans le couloir aussi vite que je pu. Je ne récupérerais pas mon portable ce soir… Je vais lui préparer un sale coup demain, il m’en dira des nouvelles ! pestais-je dans ma tête, en réfléchissant à comment je pourrais le faire céder. Lorsque je passais la grille du lycée j’entendis une voix de garçon qui m’appelait. C’était Castiel qui sortait tranquillement du lycée.

    « Qu’est-ce que tu me veux ? J’ai pas toute la nuit ! Ha ! Laisse-moi deviner, tu vas enfin me rendre mon portable ? » lui dis-je pendant qu’il marchait vers moi.

    « Non. Mais tu peux reprendre où tu en étais si tu veux. T’en crève d’envie ! »

    « Ouais t’as raison ! » 

    Je tournais les talons pour m’en aller quand il dit :

    « Oh c’est bon ! Je blague ! »

    « Tu blagues ? Ah ! Les blagues de Nathaniel sont de meilleurs goûts ! »

    « Me compare pas à ce type !!! » 

    Il s’était remis sur ses grands chevaux avec le simple nom de Nathaniel. Je le dévisageais pendant qu’il regardait par terre.

    « Tu vas me regarder longtemps comme ça ? » lança t-il.

    « Mon portable Castiel… »

    Il s’avança pour se mettre à ma hauteur. Il sortit le portable d’une poche de sa veste et me le tendit. Je voulu le prendre mais il esquiva ma main pour passer son bras dans mon dos, et mettre le portable dans la poche arrière droite de ma jupe. Puis il ajouta à mon oreille :

    « Crois pas qu’on en a finit tous les deux. Tu ne perds rien pour attendre ma jolie. » 

    Puis il passa à côté de moi pour continuer son chemin. J’étais immobile dans la rue en face de l’école,  ne sachant comment prendre cette dernière phrase. Si on m’avait donné une lampe torche, j’aurais pu faire un beau lampadaire à rester là sans rien dire, ni bouger. Je pris alors mon portable, vérifia qu’il ne manquait rien… Non. Tout est comme d’habitude. Je me retournais alors dans la direction qu’avait prit Castiel.

    « Il est vraiment incompréhensible ce mec… »


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    Je traversais le parc qui bordait mon appartement pour rentrer chez moi. Il faisait nuit, et les lumières du parc éclairaient doucement mon visage perdu dans ses pensées. Que c’est calme, me disais-je. J’ai eu une sacrée journée aujourd’hui. J’arrivais à ma porte, sortis les clés de mon sac, et rentrais sur le seuil du petit salon. Je posais mon sac sur la table pour m’affaler dans le canapé qui se trouvait non loin de là. Plus jamais de journée pareille ! Je pris la télécommande de ma chaine hi-fi et mis un peu de musique japonaise; sans que mon esprit ne me guide, je me mis à chanter mécaniquement. Je montais à l’étage, m’allongeais sur le lit en composant un numéro.

    Triiiiit Triiiiit

    « Oui allô ? »

    « Maman ? C’est moi ! »

    « Ma chérie ! J’attendais ton coup de fil ! »

    La voix de ma mère était la seule chose qui pouvait vraiment me calmer et  me rassurer.

    « Alors comment a été ton premier jour ? »

    « Mouvementé… » répondis-je avec une petite voix. 

    « Qu’est-ce qui c’est passé Creamly ? » s’inquiéta t-elle.

    « Oh… rien, rien. Pardon, je suis un peu fatiguée. J’ai passé une bonne journée. » 

    Je commençais à lui parler de Iris, des cours, de Nathaniel, la Directrice, en évitant le sujet de Castiel ; car je savais que cela l’inquièterait beaucoup trop, et si éloignée de moi, elle se rongerait les sangs.

    « Sinon ma chérie, il y a des beaux garçons ? » reprit-elle.

    L’image de Castiel me vint soudain en tête. Je me mis à hurler :

    « Non ! Non pas lui ! Mais je suis folle ou quoi ! »

    « Quoi ? »

    « Hein ? Oh ! Rien ! O… oui ! Nathaniel est très mignon maman. » lançais-je pour détourner son attention. 

    « Mmm… Tu es sûre que ça va Creamly ? Tu ne veux pas m’en parler ? Tu sais, si ça ne va pas, tu peux toujours rentrer à la maison. » me disait-elle d’une belle voix douce et aimante. 

    Je me sentis rassurée, et repris mon calme.

    « Non Maman. C’est une chance pour moi cette école. Je vais m’accrocher. »

    « On t’aime ma chérie. Je te passe ton père ! »

    « Ok. » 

    Et j’entendis la voix de mon père à l’autre bout du fil. Il commença à me parler avec beaucoup d’élocution et d’éloquence de la philosophie de la vie, d’être heureuse, de penser à moi etc… Ah la la la, mon père et ses conseils; il est un peu rébarbatif, mais je sais qu’il veut mon bien. Il me dit que si j’avais des ennuis, il prendrait l’avion pour me rejoindre et casser la gueule à tous ceux qui m’emmerderait ! Je me mis à rire de toutes mes forces. Je voyais très bien l’image de mon père se battre avec Castiel ! J’en pleurais presque. Mon père, content d’avoir réussit à me faire rire m’embrassa virtuellement et me passa ma petite sœur, puis mon petit frère. Tout allait bien pour eux. Mon frère faisait des études pour devenir cuisinier, et ma sœur voulait faire dans l’art, le dessin plus précisément. Mon frère me repassa ma mère.

    « Tu comptes revenir quand nous voir, ma chérie ? »

    « Je vais voir avec la bourse que l’école me donne. Probablement aux vacances. »

    « On pense à toi ma chérie. Bisous, je t’aime. »

    « Oui moi aussi. » 

    Bip bip bip bip…  

    La sonnerie de fin d’appel du téléphone se mit à résonner dans ma tête vide. Est-ce que j’ai bien fait de partir ? Je jetais mon portable sur le lit comme s’il avait quelques microbes que je ne voulais pas attraper. Je fermais les yeux. Castiel me revint en tête… Il m’en a fait baver aujourd’hui cet idiot ! Et s’il croit que je vais le laisser me mener en bateau ainsi, il se fout le doigt dans l’œil jusqu’au coude ! Bon… Je vais jouer un peu à la Wii ça me calmera ! Je descendis comme une furie dans le salon, me jetais sur le canapé, attrapais la télécommande pour lancer mon jeu. Un peu de The legend of Zelda devrait me calmer… C’est sûr que Link est l’homme parfait. Serviable, beau, gentil etc… Tout l’opposé de Castiel. Le seul problème, c’est qu’il n’existait pas. J’en avais assez du virtuel, je voulais enfin du vrai, quelque chose de concret. Mais jusque là je n’avais jamais eu cette chance, à croire que je les faisais tous fuir. Ma sœur avait toujours eu plus de succès que moi… Et avec Castiel qui agissait ainsi, cela montrait bien que je n’étais pas faite pour être avec un garçon… Je sentis les larmes perler le long de mes joues, et Link même ne pu me consoler… L’écran de la télé devint flou, je fondis en larmes en lâchant la manette par terre. Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez moi décidément… 

    Le réveil sonna à 6h. Je tournais et virais dans mon lit jusqu’à enfin prendre la peine de m’asseoir et de me frotter les yeux, espérant que mes cernes allaient disparaître. J’avais pleuré longtemps, et j’avais joué tout aussi longtemps. Je mis une robe de chambre par dessus mon débardeur gris rose et mon shorty assorti, et descendis dans le salon, enclenchant nonchalamment la chaîne hi-fi. Je préparais mon petit déjeuner tout en fredonnant un peu. Les minutes s’écoulaient lentement, comme pour me laisser le temps de sortir de ma léthargie. Je pris une douche, me maquillais légèrement, pris mes affaires, et me voilà partie pour le lycée. Je marchais d’un pas lent et hésitant, quand je vis la grille du lycée, je soupirais un grand coup.

    « Creamly !!!! Mon cœur !!!! » entendis-je quand un garçon m’attrapa dans ses bras pour me serrer très fort. 

    Je toussais un peu et pris du recul :

    « K…Kentin?! Mais qu’est-ce que tu fais ici ?! »

    C’était mon ami d’enfance ! Mais pourquoi était-il ici ? Je pouvais distinguer sous ses culs de bouteille, ses yeux scintiller comme des étoiles.

    « J’ai appris par tes parents que tu déménageais, alors j’ai demandé à être transféré aussi ! C’est pas génial non ? » s’exclama t-il avant de me reprendre dans ses bras. 

    Avec les notes qu’il avait, c’est sûr qu’il n’avait pas du se faire prier pour s’inscrire ici !  Il avait ses cheveux à la coupe au bol qui lui donnaient un air de gamin ridicule, et sa façon d’agir m’écœurait un peu. Mais il était gentil et agréable avec moi, cela me changeait des autres garçons.

    « Oui bon ça va ! Tu peux me lâcher Ken ? C’est gênant ! »

    « Oh pardon ! » béguilla t-il en me lâchant.

    « Tu sais où est la salle des délégués ? Je dois finir mon inscription ! » reprit-il.

    Et me regardant de ses yeux doux, je soupirais et lui répondis :

    « Oui. C’est la première porte à droite en rentrant dans le hall. »

    « Merci ! Dis, tu veux venir avec moi ? On va pouvoir parler ! Pourquoi tu ne m’as pas dit que tu déménageais ? »

    « Ecoute Ken, je… »

    Ken releva un peu la tête et son petit sourire se dissipa.

    « Salut. » 

    Cette voix, je la reconnaîtrais entre mille. Faisant comme si je n’avais rien entendu, je poursuivis.

    « Tu devrais y aller par toi-même Ken. Tu découvriras le nouveau lycée comme ça. Tu verras, il est bien plus grand que notre ancienne école ! »

    « D… d’accord ! » 

    Il partit d’un pas rapide et hésitant. Castiel se plaça a côté de moi :

    « Sympas ton copain cul de bouteille. Il sort de quel asile ? »

    « Du même que le tiens, mais pas la même section ! » ajoutais-je sans le regarder.

    « Lui au moins il est gentil, pas comme certain. » avais-je repris.

    Je me mis à marcher vers le hall, sans même lui lancer un regard. Il resta un moment tenant son sac d’une main contre son dos, puis me suivit à l’intérieur. J’ouvris mon casier quand je vis Nathaniel s’adosser à celui d’à côté :

    « Bonjour Creamly ! Comment c’est passé ton premier jour ? »

    « Ha ! Salut ! Ca va, cette école me plaît bien merci ! » disais-je en prenant mes affaires pour la matinée.

    « Dommage qu’on ne soit pas dans la même classe. Tu as l’air d’être une fille intelligente. J’aimerais qu’on discute un de ses soirs. Tu as un portable ? Je peux avoir ton numéro ? »

    « Oui bien sûr. » répondis-je en souriant. 

    Il était comme un soleil qui réchauffait avec douceur mon cœur meurtri par la nuit dernière. Je pris mon portable dans la poche intérieur de ma veste et lui dictais mon numéro. Quand un bruit sourd et soudain me fit perdre ma concentration. Nathaniel et moi, nous nous retournâmes et vîmes que Castiel venait de claquer avec une force démesurée son casier,  nous fixant méchamment. Il mit les mains dans ses poches et sortit dans la cours.

    « Mais qu’est-ce qui lui prend ? » soufflais-je.

    « Ne fais pas attention à lui. Et surtout ne t’en approche pas ! Il n’est pas de bonne compagnie. » reprit Nathaniel en finissant de noter mon numéro sur un petit carnet.

    « Vous ne pouvez pas vous sentir, je me trompe ? » 

    Je refermais mon casier pour m’y adosser et regarder Nathaniel qui semblait ne pas vouloir répondre à ma question indiscrète. Je lui souris :

    « T’en fais pas va. Tu m’en parleras quand tu voudras. Excuse-moi, je dois aller en cours. Tu veux qu’on se voie à la pause de midi ? » lui disais-je en passant devant lui. 

    Je le vis rougir légèrement.

    « Euh… Oui. Je t’attends à l’entrée de la salle des délégués alors. » 

    J’acquiesçais de la tête en me dirigeant vers ma salle. Je vis un groupe de filles guettant mon arrivée. Je passais sans faire attention quand l’une d’entre elle m’attrapa le bras. C’était Ambre.

    « Dis donc toi ! Fais pas comme si tu nous avais pas vues ! »

    « Oups pardon ! Je ne vous avais, en effet, pas vu ! » 

    Je vis le visage d’Ambre devenir rouge écarlate, et une petite ride vint se nicher sur son front. Elle lâcha mon bras et me toisant, rétorqua :

    « T’as rien à faire dans cette école, mademoiselle Guenon ! T’approche pas de Nathaniel ou de Castiel tu m’entends ? Ou je te le ferais regretter ! »

    « Tes menaces tu les gardes pour quelqu’un d’autre. Tu ne ferais pas peur à un enfant de 5 ans. »

    J’étais sereine. Elle ne m’impressionnait pas du tout contrairement à Castiel, même si je ne voulais pas l’admettre pour me donner du courage.

    « Non mais tu te prends pour qui à lui parler comme ça ?! » cria son amie aux cheveux châtains clair, Charlotte. 

    Je les regardais me fixer d’un air assassin qui ne leur allait pas du tout.

    « Si vous voulez bien m’excuser, moi j’ai cours maintenant. » 

    Je les poussais légèrement pour pouvoir passer  quand j’entendis Ambre pester contre moi. Cela ne me faisait rien, ses insultes coulaient comme de l’eau sur une roche. J’entrais dans la classe et vis Iris qui se leva pour venir me saluer.

    « Bonjour Creamly ! Tu vas bien ? Tu as l’air fatigué. »

    « Bonjour Iris ! Oui je vais bien ! J’ai juste joué trop longtemps à des jeux vidéo hier soir. »

    « Tu joues aux jeux vidéo ? C’est marrant venant d’une fille… » s'étonna t-elle.

    « Oui je sais. Mais j’aime ça. »

    « Je te critique pas tu sais ! »

    « Détends toi, je sais bien. » 

    Nous sommes allées nous asseoir quand Ambre entra dans la pièce, me fusilla du regard et alla se placer au premier rang tout en faisant claquer ses talons aiguilles. Le Professeur entra :

    « Good morning class. »

    « Good morning Sir. » répondit la classe en cœur.

    « Well, let’s start the lesson then. » 

    Et le cours commença. J’aimais l’anglais, comme les langues en général. Aussi Iris me demanda souvent conseil, et le Professeur m’eut à la bonne très vite comme Madame Honda en japonais. Nous faisions des exercices d’oral et les élèves parlaient peu, je fus donc l’une des rares à répondre, ce qui plut au professeur. La cloche sonna 9h.

    « Let’s take a break. I’ll give you five minutes! »

    « Tu viens on va prendre l’air! » me dit Iris. 

    Nous sortîmes dans le couloir, Castiel était adossé au mur et regardait les élèves sortir. Je le voyais qui me fixait du regard. Il a fallut qu’il me prenne en grippe ! Il n’a pas autre chose à faire? Soudain Ambre sortit de cours et se rua sur lui :

    « Castiel !!! » s’exclama t-elle de sa voix qui grinça dans mes oreilles comme des ongles sur un tableau noir.  

    Je les vis discuter et Castiel semblait agacé.  Je les observais du coin de l’œil tout en conversant avec Iris, lorsque je vis Castiel pousser Ambre et se diriger dans notre direction. Je dis précipitamment :

    « Iris ! Où sont les toilettes les plus proches ? »

    « Euh… »

    « Vite ! » 

    Je le voyais se rapprocher. Je ne voulais pas lui parler, pas l’avoir en face de moi.

    « Au fond du couloir à droite ! » me dit-elle en comprenant que c’était Castiel le problème.

    Je me mis à accélérer le pas en me dirigeant au fond du couloir. Castiel me suivit des yeux et prit ma direction.

    « Ah… Ca… Castiel ! » se risqua Iris. 

    Lui tournant le dos, il rétorqua :

    « Qu’est-ce que tu m’veux ? »

    « Euh… le cours va bientôt reprendre… tu viens ? »

    « J’en ai rien à faire ! » 

    Puis il se remit à marcher dans le sens que j’avais pris.

    « Ca… Castiel ! Laisse Creamly tranquille ! »

    Iris mit ses mains sur la bouche, et regarda le dos de Castiel avec un regard apeuré, craignant qu’il ne s’en prenne à elle finalement. 

    « T’en mêle pas. »

    Il répondit plus calmement que ne l’aurait pensé Iris. Il disparut au fond du couloir, et elle ne savait pas quoi faire. Prévenir les profs ?  Nathaniel ? Non, ça ne mettrait que de l’huile sur le feu !

    « Creamly… » murmura t-elle.


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    Je me passais de l’eau sur le visage dans les toilettes des filles pour ensuite me regarder dans le miroir. J’avais une mine affreuse ! Je me couche tôt ce soir. Je jetais un œil à mon portable. 9h 05. Je dois retourner en cours, pensais-je.  Je poussais la porte des toilettes quand je vis une ombre devant moi; je sursautais lorsqu’une main froide m’attrapa la bouche et me fit rentrer à l’intérieur des toilettes. A la lumière, je vis le visage de Castiel. Il me poussa dans une cabine, y entra et referma le verrou. Il se retourna vers moi et me fit un sourire narquois. J’essayais de m’éloigner le plus possible, mais c’était bien trop étroit, et je me trouvais à seulement quelques centimètres de lui.

    « Y a plus romantique comme endroit tu crois pas… » lui disais-je en cherchant du regard un moyen de sortir. 

    Mais il bloquait l’entrée, la seule issue. Il ricana et redevint sérieux.

    « J’ai pas aimé ton comportement ce matin. »

    « Et qu’est-ce que ça peut te faire ? Laisse-moi maintenant. J’ai mon cours de langue et je vais arriver en retard par ta faute ! »

    « Hahaha ! Si ce n’est que ça… » 

    Il mit sa main dans mes cheveux en suivant ma nuque.

    « Je serais un meilleur professeur… Un french-kiss ça te tente ?» 

    Je le repoussais de toutes mes forces et réussis à me glisser vers la porte en frôlant son torse de mon bras; je sentis sa main m’attraper par le ventre et me tirer vers lui. Il me logea dans ses bras. Je ressentais son cœur battre, et mes joues rougir. Il était chaud, bouillant presque, comme si un volcan grondait en lui.

    « La…laisse-moi ! Je préférerais encore embrasser Ken… »

    Ca sonnait faux. Mais ça m'était égal. Lâche-moi ! Lâche-moi ! Je ne veux pas céder ! Il fit remonter sa main gauche le long de ma cuisse et la passa sous ma jupe pour la remonter légèrement, pendant que son bras droit me tenait fermement. Mais qu’est-ce qu’il fait, mais qu’est-ce qu’il fait punaise ?!

    «Je vais te faire changer d’avis. » dit-il.

    Il me retourna, me plaqua à la porte des toilettes et fit glisser sa bouche aux coins de mes lèvres. Réponds-lui, réponds-lui mince ! Te laisses pas faire ! hurlais-je intérieurement. Mais je ne voulais pas ouvrir la bouche, sachant qu’il n’attendait que ça. 

    « …Bon alors… tu te décides ? » lui disais-je en voyant qu’il ne tentait rien. 

    Il me regarda dans les yeux sans rien dire.

    « Je sais bien que c’est uniquement pour me faire peur… Alors fais-le et qu’on en parle plus ! »

    Il se recula et relâcha son étreinte. 

    « Allez casse-toi. » souffla t-il froidement.

    « Cas… ? »

    « Casse-toi avant que je change d’avis !! » 

    J’ouvris précipitamment la porte et sortis en tout hâte. Castiel sortit peu après moi, et s’adossa au mur. Il leva la tête au plafond, mettant sa main dans ses cheveux. Il pensa, pensa longtemps jusqu’à ce que 10h sonne, 11h puis 12h.

    « Putain ! » lâcha t-il.

    Les cours du matin étaient enfin terminés. Mince ! Mon rendez-vous avec Nathaniel ! J’avais complètement oublié !

    « Iris ! Je mange avec Nathaniel, tu veux venir ? »

    « Oh ! Oui d’accord ! »

    Nous nous précipitâmes vers la salle des délégués; Nathaniel attendait là en regardant passer les élèves, comme surveillant si tout se passait bien.

    « Nathaniel ! » m'exclamais-je.

    Il tourna sa tête blonde et me fit un grand sourire.

    « Creamly ! Pardonne-moi j’ai encore des papiers à finir. Tu peux aller à la cantine m’attendre ? Je n’en ai pas pour longtemps. »

    « Ah, euh… D’accord. Tu viens hein ? »

    « Mais oui, ne t’inquiètes pas. » 

    Iris et moi le laissions donc à ses papiers, et nous dirigeâmes vers la cantine. Waouh ! Elle était super grande ! D’abord, il y avait la grande salle dans laquelle on pouvait choisir ses plats, et on pouvait monter à une espèce de terrasse si je puis dire, où des tables étaient aussi installées, donnant vu sur le reste de la cantine en contrebas. 

    « Ne pense pas à monter Creamly. C’est la place favorite d’Ambre et son groupe. » me dit Iris.

    Je la regardais. Cela ne m’étonnait pas. J’entendis alors un fracas dans la cantine, un groupe de personne s’était attroupé comme des bêtes curieuses. Je vis alors une petite tête baissée regardant son plateau repas étalé au sol, et une grande blonde entourée de ses trois toutous qui faisait face à ce petit garçon. 

    « Oh non ! » 

    Je me précipitais et poussais les gens devant moi. Quand j’arrivais à hauteur du spectacle, Ken était là tout tremblant et Ambre lui hurlait dessus :

    « Non mais tu peux pas faire attention toi ! Pauvre idiot ! Mon beau haut en soie tout neuf ! Tu vas me le rembourser et  vite fait! Avec de l’argent pour me faire un resto avec mes copines en prime t’entends ?! » 

    La tête de Ken sursauta. Comme s’il venait de prendre une balle en plein milieu du crâne. Tout le monde rigolait. Personne ne s’opposa à Ambre. Ca me rendait folle ! Castiel était à la fenêtre et regardait sans vraiment s’intéresser, quand il me vit faire un bond devant Ken, il releva la tête surpris. Je faisais face à Ambre, la tête haute, les poings serrés, et le visage noir de rage. Qu’elle s’en prenne à moi passe encore… Mais à mes amis ça, jamais !

    « Tiens voilà les rôles qui s’inversent ! C’est la demoiselle qui sauve le pauvre petit prince ! Quelle honte pour un homme ! Hahahaha ! » 

    Tout le monde se mit à rigoler. Mais qu’est-ce qui cloche dans cette école ? Elle ! Oui ça c’est sûr !

    « Ferme donc ta grande gueule de blonde hystérique ! » m'écriais-je.

    Ambre cessa tout de suite de rire, et le silence ce fit. Je poursuivais: 

    « Non mais tu te prends pour qui à faire ton cinéma de mauvaise actrice ?! Je suis sûre que c’est toi qui l’as poussé ! T’approches pas de lui, t’as compris pimbêche ?! » 

    Ken était derrière moi et observait la scène en silence, Iris me regardait avec de grands yeux ébahis. 

    « Non mais tu sais à qui tu t’adresses là ? » rétorqua Li.

    « Oui ! A une donzelle pas foutu d’occuper son temps autrement qu’en emmerdant les autres ! »

    « DONZELLE ?! » s'écria Ambre.

    Elle s’avança d’un pas furieux:

    « Je peux te faire virer comme je veux ! Mon frère est le délégué principal et j’ai la directrice dans la poche ! Alors adresses toi à moi autrement, et je te ferais grâce de ma bonté ! » continua t-elle sûre d'elle.

    Nathaniel ? Son frère ?! Elle venait de m’en sortir une bonne là !

    « … »

    « Hahaha ! Regardez les filles ! Elle a enfin trouvé sa maîtresse ! »

    « Je préférerais encore servir le dernier des imbéciles que toi ! Tu crois que tes menaces me font peur ? Tu crois que ta grande gueule de blonde m’impressionne ? Que si vous vous mettiez à trois contre moi, je fuirais en courant comme un lapin ? »rétorquais-je.

    A chaque phrase, je m’avançais d’un pas vers elle, me faisant plus menaçante. Elle, reculait comme poussée par l’aura de fureur qui se dégageait de moi.

    « Le jour où tu viendras seule comme une grande me faire tes menaces, on en reparlera trouillarde ! » lançais-je en provocation.

    Je lui tournais alors le dos pour me diriger vers Ken, en le regardant des pieds à la tête.

    « Tu n’as rien, ça va ? »

    « Creamly… » 

    Il chouinait péniblement. Franchement, tu es un homme quand même, songeais-je.  Ambre verte de rage, saisit une carafe en verre remplie d’eau sur une table, et la jeta dans ma direction.

    « Ambre tu es folle ! » hurla Iris.

    Je vis la carafe arriver à toute vitesse, et mon seul reflexe fût de protéger Kentin dans mes bras quand j’entendis un fracas immense, et le bruit de bouts de verre heurtant le sol à leur chute. 

    CLING !!

    Tiens… la carafe s’est brisée… Mais je n’ai rien.

    « Castiel !!!! » hurla Ambre. 

    Je me retournais brusquement. Castiel était là, me tournant le dos, le poing en avant. Des gouttes de sang tombaient au sol se mêlant avec l’eau de la carafe et se répandant sur le sol beige de la cantine. Il était trempé, l’eau ruisselait dans ses cheveux rouges. Il ne dit rien et se dirigea vers la sortie de la cantine.

    « Oh, Castiel ! Je suis désolée, c’est sa faute ! Elle… ! » bafouilla Ambre.

    Il s’arrêta brusquement :

    « Fermes la ! Tu me tapes sur les nerfs ! » hurla t-il. 

    Puis il claqua la porte, la cassant presque et je ne le vis plus. Je me relevais, ne sachant quoi faire… Lui courir après ? Non… avec ce monde. Soudain, tous les élèves se remirent à leur activité normale. Le spectacle était fini, privés de leur attraction, ils n’avaient à présent que faire du reste. Iris fendit la foule pour me rejoindre. 

    « Creamly ! Mon dieu ! Tu as eu de la chance ! » dit-elle.

    « Hein… ? » 

    J’étais encore un peu perdu par ce qui venait de se passer.

    « Tu n’as pas vu ? » 

    Je la regardais mimant la surprise. Elle me fit un petit sourire et continua :

    « Castiel a sauté par la fenêtre en poussant tout le monde. Il s’est placé entre toi et la carafe et l’a explosé d’un coup de poing. C’était impressionnant. » 

    Je la fixais encore plus surprise :

    « Il… il a quoi ? » 

    Ken se releva, et m’agrippa le tee-shirt.

    « Creamly ! Je suis navré ! Tu n’as rien ? Tu es si courageuse ! »

    « Je t’en prie Ken ! Je n’aurais pas dû avoir à intervenir normalement ! T’es un homme non ? »

    « Oui mais… elles me font peur… » 

    Oui bon, ça je veux bien le concevoir…  Ambre s’approcha dans mon dos, et je compris à la tête que tirait Ken que c’était elle. Hors de moi, je me retournais comme une furie et lui chopa le tee-shirt entre mon poing crispé par la colère. Surprise comme elle ne l’avait probablement jamais été, elle fit une grimace :

    « Tu as quelque chose à rajouter ?! » lui lançais-je sur le point de la frapper.

    « Ha ! Tu ne perds rien pour attendre ! Castiel ne sera pas toujours là pour te protéger ! Tu as eu de la chance ! » disait-elle en me faisant lâcher son haut haute couture. 

    Elle remit son décolleté en place, fit voler ses cheveux d’un revers de main très « je me la pète » et tourna les talons. Je les entendis résonner dans toute la cantine. Toujours debout sans rien dire, Iris me posa une main sur le bras et me fit sursauter :

    « Creamly… Je… »

    « Pardon, mais il faut que je sorte. » 

    Je pris mon sac et sortis en courant dans la cour. Castiel… Castiel ! Je n’avais plus que ce mot là à la bouche. Il avait été désagréable avec moi jusqu’à présent, mais il venait de m’aider. Je ne pouvais pas rester là sans rien faire. Je fis le tour de la cours, scrutant de mes yeux fatigués. Il n’était nulle part… Puis j’eus soudain comme un flash… L’arrière de l’école ! Je couru aussi vite que je pus en évitant de trop me faire remarquer, et me rendait dans l’arrière du  lycée. Il faisait sombre, je n’aimais pas trop ça, mais j’étais persuadée qu’il était là, quelque part. Je sentis comme une ombre dans mon dos, je ne voulais pas me retourner. C’était lui. Il n’y avait que lui pour faire ce genre d’approche.

    « Qu’est-ce tu fous là ? » 

    Je pris nerveusement mon sac dans mes mains.

    « Je… je voulais te remercier pour… »

    « Franchement ! Te fatigue pas ! J’aime pas les faux culs ! »

    « Qu’est-ce qui t’a pris de m’aider alors ?! J’t’ai rien demandé moi ! » me retournais-je indigné de ce qu’il venait de me lancer au visage comme un crachat.

    « J’en sais rien ! Me fais pas chier ! »

    Il me poussa légèrement et alla s’asseoir contre le mur, une jambe pliée et une main se posant sur son genou. Je vis qu’il s’agissait de la main avec laquelle il avait pulvérisé la carafe. Je m’accroupis à ses genoux et lui prit la main :

    « J’ai pas l’intention de t’épouser alors lâche ma main ! »

    « J’ai oublié la bague de toute façon ! » lui souriais-je. 

    « Bon sans déconner, rends moi ma main ! » ricana t-il.

    « Attends ! Je te mets un bandage, tu saignes. »

    « Oh ! T’es sourde ou quoi ? J’ai pas besoin de ça ! Casse-toi ! C’est mon territoire ici ! »

    Il dégagea sa main violement et me fit signe de partir. Je restais assisse à le regarder, je ne le lâchais pas du regard.

    « Casse-toi j’te dis ! »

    « Non. »

    « Mais casse-toi merde ! »

    « NON !!» haussais-je le ton. 

    Il n’est pas le seul à pouvoir hurler non mais! Il tapa sa tête contre le mur exaspéré.

    « J’vais te tuer… »

    « Avec une main dans cet état j’en doute. T’es droitier en plus. » commentais-je.

    « Je frappe très bien de la main gauche aussi ! »

    « Ok, ben tu me montreras ça après ! » 

    Il baissa son regard vers moi :

    « Si je te laisse faire, tu fiches  le camp ? »

    « Oui. » 

    Il soupira très fort et me tendit sa main. Je sortais de quoi le soigner et lui faire un bandage. J’avais toujours une mini trousse de secours pour des cas comme ça. Je le désinfectais, lui mis un pansement, et banda sa main avec un mouchoir en tissu.

    « Tu te trimballes avec tout ça sur toi ? Tu fais peur tu sais… »

    Je faisais comme si je n’avais rien entendu, et finissais mon travail. Une fois la besogne terminée, je me levais, époussetais ma jupe et lui dis :

    « Voilà. Merci pour tout à l’heure. Je te laisse à ta solitude. » 

    Je lui tournais le dos, mais sa main vint attraper mon poignet et il me tira au sol. J'étais assise entre ses jambes, ses bras m’entouraient sans trop me serrer. J’aurais pu facilement m’en dégager. Mais bizarrement, je n’y pensais pas.

    « Castiel… ? »

    « Punaise, mais tais-toi un peu ! T’es trop bruyante ! » 

    Il appuya sa tête contre mon épaule et ne dit plus rien. Je mis ma tête au creux de sa nuque instinctivement, et fermais les yeux. Il était mouillé. Je pris une petite serviette dont je me servait habituellement pour me sécher les mains, et commençais à lui caresser les cheveux avec, pour absorber l’eau. Comme apeuré par cet acte, il attrapa mon poignet violemment.

    « J’ai pas besoin de ça… » 

    Il bloqua mon bras entre sa jambe et son coude, et replaça sa tête nichée dans mon cou. Je frissonnais. Nous sommes restés ainsi pendant quelques minutes, quand soudain, mon portable se mit à sonner.


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